Ma phobie sociale a été très difficile a diagnostiquer. J’ai commencé à voir des psychiatres ou psychologues au collège dès l’année de sixième sans réellement savoir ce qui n’allait pas. Parfois, le matin, des angoisses très profondes m’envahissaient et m’empêchaient d’aller en cours. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait.
Sans trouver de solutions à mon trouble, j’ai vu de nombreux médecins jusqu’à la fin du lycée. Je n’ai pas eu de difficultés scolaires, au contraire j’avais de très bons résultats surtout au collège. J’étais néanmoins très seule, je côtoyais peu de jeunes de mon âge. J’avais l’impression que mes camarades ne m’aimaient pas beaucoup et qu’ils me prenaient pour leur tête de turc.
Au lycée, cette sensation d’isolement s’est légèrement estompée, mais je pense que je me suis menti à moi-même, pour moins souffrir de ma condition. En effet, c’est à cette période que l’on doit commencer à se débrouiller seul, sans l’aide des parents, pour devenir autonome. Et ce n’était malheureusement pas mon cas. J’avais besoin d’être accompagnée dans la moindre de mes démarches, je n’arrivais pas à téléphoner, j’étais entièrement dépendante de ma mère et de mes amis peu nombreux.
J’ai finalement passé et réussi mon bac sans trop de tumulte. A la rentrée suivante, je devais faire une année de mise à niveau en arts appliqués. En effet, j’avais réussi le concours d’entrée.
Au bout d’une semaine de cours, j’ai dû tout arrêter.
J’ai fait une grave dépression et je me suis retrouvée aux urgences psychiatriques après avoir eu une grosse crise d’angoisse, me semble-t-il. Suivit, une période de repos forcé de deux mois dans une clinique, totalement inadaptée à mon cas. J’y ai vécu des moments très difficiles, j’y étais encore plus perdue qu’auparavant.
Entre temps, au fur et à mesure de lectures et de reportages télévisés, j’ai assimilé mon problème à de la phobie sociale. J’ai obtenu par l’intermédiaire de ma mère (évidemment), des rendez-vous avec des thérapeutes comportementalistes plus ou moins honnêtes. J’ai finalement rencontré après de longs mois d’attentes le bon spécialiste. Cette thérapie comportementale était pour moi la seule issue, la seule chance de m’en sortir. J’y ai donc mis tout mon courage et toute ma force. Le début a été difficile, il fallait rompre ce lien trop pesant avec ma mère. Cela a duré seulement six mois qui ont été d’une considérable efficacité. J’étais énormément motivée et désireuse de changement.
A la suite de ses soins, j’ai repris les cours avec succès à la fac et repris une vie normale. Je suis maintenant beaucoup plus épanouie et je ne souffre plus des angoisses passées. J’ai enfin une vie sociale comme tout le monde.
Céline